La réponse
Je n'ai pas arrêté de me dire que je n’étais pas prête pour être maman. Je ne voulais pas d’enfant aussi jeune. Ma vie est encore en chantier. J’avais tellement de rêves, de projets à réaliser, il n’y avait pas de place pour un bébé dans ma vie et je me suis fait avorté. Et je sais que si on redonnait la possibilité de revenir en arrière, je le referai... et là j'étais terrifiée par mes pensées si égoïstes.
J'ai eu l'impression
d'être un monstre qui a sacrifié son enfant au profit de ses ambitions
professionnelles, de sa carrière, de son image. J'ai eu mal, très mal
et j'ai pleuré. J'ai voulu vider mon coeur de toute cette culpabilité,
de toute cette douleur.
Je n'arrivais pas à comprendre. Tout ce
que je vivais n'avait pas de sens. Si j'étais un monstre, je n'aurai
pas de regret, j'aurai oublié cet enfant mais ce n'est pas le cas. Mes
larmes me rassurèrent car je me sentais humaine et sensible. Mais
pourquoi en étais-je arrivée?
Là, dans les larmes et la douleur, jaillit la lumière. J'ai vu des visages, les visages de tout ce qui m'aime, de tout ce qui compte sur moi, qui ont mis leur espoir en moi. Et là, j'ai compris, j'ai eu la réponse que j'attendais. Tout a un sens.
Nous faisons de choix, toutes nos décisions sont motivées. Il me fallait trouver la réelle motivation de ce geste contraire à mes sentiments et à mes valeurs. J'ai enfin trouvé le pourquoi et je me sens libérée d'un fardeau, d'un poids qui pesait lourd sur mon âme.
Bien que je vais un peu mieux maintenant car il est important pour moi de ne jamais oublier cet enfant, mon enfant.