Conclusion
Depuis quelques jours j’étais poursuivie, traquée par la culpabilité. Je considère l’avortement comme un crime et moi qu’une criminelle.
On a
beau avoir une liste de bonnes raisons, des excuses, trouver d’autres coupables
mais à quoi bon ? Un enfant était en moi et il ne demandait qu’à vivre. Il
avait besoin de moi et je l’ai abandonné, je n’étais pas là pour lui.
Je n’ai
pensé qu’à moi, qu’à ce que les gens, ma famille allaient penser. Et aujourd’hui
je pleure cet enfant que j’aurai pu avoir. Cet enfant que j’aime terriblement,
cet enfant que j’aurai aimé voir grandir et qui m’aurait appelé maman.
On tente
de déculpabiliser les pauvres filles comme moi en leur disant que ce n’était qu’un
fœtus et pas un bébé mais désolé je ne vois pas de différence car ce fœtus serait
devenu un bébé, puis un enfant comme les autres.
Je pense
que chacun a sa façon de voir les choses, moi je sais ce que j’ai fait et je
vais devoir vivre avec ça toute ma vie.
Après ma visite de contrôle jeudi, je suis allée m’acheter une petite médaille en or sur laquelle est sculpté le visage d’un bébé. Je porterai cette médaille toute ma vie, elle symbolise mon enfant et elle restera avec moi tous les jours de ma vie.
Cette
expérience douloureuse m’a permis de prendre conscience que la sexualité n’est
pas un jeu, elle a pour but 1er : la reproduction de l’espèce.
Avant
je menais une vie consacrée au plaisir, j’ai depuis, tout remis en cause. Depuis
l’amour est devenu le seul moteur de ma vie et je deviens enfin responsable en prenant
la pilule et même des préservatifs pour éviter les MST et infections.
Ma vie a changé. Je peux ainsi clôturer le récit de mon avortement en disant aux jeunes filles un peu insouciantes comme je l’étais, de ne pas attendre qu’ils soient trop tard pour réagir : protégez-vous !